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Il s'appelle Protei. A première vue, il ressemble presque à un jouet, un petit bateau inoffensif. Détrompez-vous! Protei est un drone marin, conçu pour la défense de l'environnement.

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César Harada consacre sa vie au perfectionnement de ce drone écolo.  Avec des chercheurs et des ingénieurs du monde entier, il a créé une coque spéciale qui lui permet d’être très maniable même par mauvais temps, comme durant les marées noires.

Un drone articulé

Protei possède différentes coques articulées entres elles qui lui permettent d’épouser la forme des vagues et de changer facilement de direction. Les plans de Protei sont open-source et l’on peut fabriquer Protei facilement avec des matériaux récupérés, un logiciel Arduino et une mécanique traditionnelle.

L’objectif est de permettre une production en grande quantité et à peu de frais de petits voiliers autonomes commandables à distance et capable d’intervenir en cas de catastrophe environnementale dans les océans.

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"Anaconda" : un projet qui utilise l'énergie des vagues

César Harad a d’abord planché en Angleterre sur Anaconda, un projet de bateau qui récupère l’énergie des vagues pour se déplacer. Puis il a fait un tour au Kenya où il a travaillé pour Ushahidi ("témoin" en Swahili), une application mobile qui permet à tout un chacun de localiser et d’alerter sur un événement, comme une violence ou une pollution.

Origine du projet Protei

Après la marée noire, de 2010, liée à l'explosion de la plate forme pétrolière "Deepwater Horizon", exploitée par la firme BP à 70 km des côtes de la Louisiane, il est recruté pour ses doubles compétences (design maritime, design logiciel) par le MIT pour plancher sur un projet de drone nautique capable de repérer la pollution et de nettoyer les océans.

Suite à des divergences éthiques, il quitte son poste. "Quand on veut développer de la technologie au service de l’environnement, on veut être certain que celle-ci va servir le plus grand nombre au moindre coût possible ", explique-il.

Après la Nouvelle Orléans, Londres, une conférence à Dubaï pour présenter son projet Protei et la remise d’un prix environnemental de 300.000 dollars pour son travail, il s’installe à Shenzen, au cœur de la Silicon Valey chinoise, pour accéder aux matériaux électroniques au plus bas coût possible. Il ouvre un atelier où il emploie designers et ingénieurs nautiques et informatiques et lance la fabrication de Protei.

Testé à Fukushima

Ce drone maritime à coque est aujourd’hui commercialisé en kit à 700 dollars, lorsqu’un bateau autonome entré de gamme se vend 28.000 dollars. César manque encore de sponsors pour passer à la production grande échelle, mais Protei a déjà été testé à Fukushima pour mesurer la radioactivité autour de la centrale. Une trentaine de bateaux ont déjà été commandés.

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